Le presbytère


   La demeure du curé, placée au chevet de l’église, est mentionnée pour la 1ère fois en 1543 sous la dénomination « d’hostel presbytéral », ce qui indique sans doute un bâtiment plus convenable qu’aucun autre dans le village. Le château lui étant postérieur de quelques années, était-ce la cure démolie vers 1860 ? Celle-ci avait des parties plus récentes. La révolution de 1789 lui fut-elle fatale ? Livrée alors à des locataires peu soucieux de son sort, surtout depuis le concordat qui lui enlevait son ancien titre sans lui en donner un nouveau. Sa dévastation était à son comble en 1820. Heureusement qu’il fallut y loger l’instituteur. On y fit de maigres réparations acquises au prix de la démolition de la grange aux dimes et des dépendances. On installa l’instituteur dans ce bâtiment d’origine fabricienne et parce que les frais furent supportés par la caisse communale. Le conseil municipal ne tarda pas de vouloir en revendiquer non seulement l’usage mais encore la propriété. Il résista longtemps aux injonctions de l’autorité supérieure et ne s’en dessaisit que pour bâtir la maison rectorale actuelle. Aussitôt que l’église fut de nouveau érigée en succursale, le vieux presbytère fut rasé et le nouveau élevé sur ses ruines.

   Dotation de l’ancienne cure : Divers renseignements anciens disent que les seigneurs de Ménétreux, sans doute les Pontailler et les Crécy, dotèrent la cure de revenus fixes. Les fonds destinés à subvenir à la subsistance des curés furent exemptés de la tierce seigneuriale. En 1790, les fonds consistaient en 9 journaux et 1/2½ de terre, dont 6 journaux sous le bois, 1 1/2 en Brié, 1 autre au Pré aux Saints. De plus la cure possédait d’autres terres à titre onéreux sujettes à la tierce : 4 journaux venant des Melot, sous le bois, en pré d’Oigny, en la Bergerie. 1 journal en l’Egot d’Antoinette Ratuzot, ¾ 3/4 en la montagne de Jean Febvot. Enfin elle tenait quelques cens :

- 1618 : 22 deniers sur un verger du Raverin de Claude Peutot.

- 1620 : 6 gros sur le pré du Saint d’Hugues et Richard Boileau.

- 1644 : le champ St Valentin de 3 journaux et ………. Doit tierces au curé à peine d’amendes.

- 1675 : un héritage tenu par Philibert Perreau doit 10 sols.

   A
joutons que la nouvelle succursale jouit aussi d’une dotation qui lui a été assurée par disposition testamentaire de monsieur l’abbé Boudillet en date du 8 février 1811 et assisse sur 4 hectares 57 ares tant prés que terres, amodiée par la commune au profit du curé.

   A
u milieu du 17ème siècle, la paroisse céda au curé le jardin dit de Ste Anne, ancien cimetière situé sur la fontaine de l’église, en retour d’offices que le curé s’obligeait à célébrer annuellement et à perpétuité. A cette occasion, la paroisse se procura une fort belle statuette portative de l’Immaculée Conception que chaque famille s’honorait de posséder à tour de rôle. La remise s’en faisait chaque année à la fête de Ste Anne et donnait toujours lieu à une belle procession.

   M
ais le début du 20ème siècle voit l’arrivée de l’abbé Janniaux, né en 1879, décédé très regretté en 1965, qui va aussi exercer son ministère dans les communes d’Eringes et de Seigny. Il s’adonnait à l’horlogerie, mais il fut surtout célèbre pour ses dons d’herboriste. Pendant des années, grâce à ses plantes, il va soigner tous les malades les plus incurables de la région et d’ailleurs. Outre les plantes locales, des plantes venues de tous les continents entraient dans la composition de ses tisanes. Sa renommée fut telle, qu’il ne recevait que sur rendez-vous, difficiles à obtenir. Sa bonne « montait la garde »


Source: Mme Nicole Simon "Morceaux d'histoire de la très ancienne paroisse de Monestériolum"